Les réseaux…
On m’a souvent demandé pourquoi j’avais disparu des réseaux.
La vérité, c’est qu’à un moment… je ne m’y sentais plus à ma place.
Pas seulement en ligne, mais aussi dans la vraie vie. J’avais cette envie de m’effacer, de ne plus exister. Mon appel à l’aide n’a été perçu que par peu de personnes, et petit à petit, je me suis laissée glisser dans une dépression profonde : perte de poids, idées sombres…
Malgré tout, je continuais de travailler — c’était mon petit moteur, ma lueur d’équilibre. Pourtant, même là, mon apparence dérangeait certaines. Et j’ai compris quelque chose de dur : quand on est vulnérable, le monde peut devenir froid, sans indulgence.
J’ai tenu plus d’un an avant de quitter les réseaux et de m’éteindre en silence.
Puis il y a eu cet accident, qui m’a forcée à m’arrêter pendant six mois.
Un arrêt brutal… mais salutaire.
Ce temps suspendu m’a permis de me retrouver, d’apprendre à m’écouter à nouveau, de profiter des miens et de faire le tri. Ceux qui se disent amis mais disparaissent face au silence m’ont appris qu’on ne tient pas tous la même place dans la vie des autres.
Dans ce monde où l’on ne valorise souvent que l’éphémère, les paillettes, les apparences, j’ai compris que je n’ai jamais cherché la lumière superficielle. Pour moi, partager ici avait quelque chose d’essentiel, parfois perçu comme banal, mais en réalité profondément thérapeutique.
Une manière d’apprendre à aimer ce corps que j’ai longtemps rejeté et détesté.
Je ne me suis jamais montrée pour séduire — je l’ai fait pour me reconstruire.
Et puis il y a eu mes rollers.
Eux aussi m’ont rappelé que sous l’adulte fatiguée, il restait encore des ailes.
De petites ailes de papillon atypique, héritées de l’enfance, celles qui me faisaient voler autrefois vers des mondes imaginaires où tout était possible.
Mes rollers, c’était mon souffle, ma bulle d’utopie, un lieu où je retrouvais mes couleurs, ma légèreté, ma magie.
Ma créativité, c’était ça — une force, des idées, des ressources qui ne m’ont jamais abandonnée.
J’ai grandi. J’ai changé.
Je ne place plus mes priorités là où je les laissais autrefois.
J’ai découvert aussi que je n’étais pas « bête » comme certains ont tenté de me le faire croire. Le diagnostic TDAH est venu éclairer des années de décalage. Et à ma surprise, on m’a annoncé un QI supérieur à la moyenne.
L’hypersensibilité, elle, je la connaissais déjà par cœur.
Aujourd’hui, je remercie Dieu pour les tempêtes traversées, car elles ont fini par laisser percer la lumière.
Je veux désormais transmettre, laisser une trace.
Encourager les générations qui viennent après nous à rêver haut, à rêver fort, à aller jusqu’au bout même hors des normes.
Je suis la preuve qu’on peut avancer à contre-courant, briser les cadres, et malgré tout, réaliser ce que beaucoup pensaient impossible.
Chacun porte en lui une capacité unique, une force singulière.
Et quand ces forces se rencontrent, elles peuvent créer de grandes et belles choses.
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